Nuances du Monde, la multiculturalité au service de la culture
Rencontre avec Johanna Ribes, secrétaire générale de “Nuances du Monde”, festival multiculturel qui a été créé par le producteur-réalisateur-musicien et acteur Alaeddine Manoubi.
Pouvez-vous nous présenter le festival en quelque mots ?
Le festival “Nuances du Monde” est une série d’événements artistiques, concerts, ateliers de peinture et scènes chorégraphiques qui se sont étalés sur la période du 11 octobre au 15 octobre 2019. Ce festival s’intégrait dans le programme de la célébration des 50 ans de l’université Jean Monnet de Saint-Etienne. Notre festival a pu notamment se démarquer grâce à sa soirée de clôture : elle a en effet rassemblé 30 artistes sur scène, dans le but de représenter une musique variée et venant du monde entier, accompagnés non seulement de l’exposition de différents tableaux de peinture issus de l’atelier précédent ce concert final, mais également de différentes danses multiculturelles qui ont accompagné les musiques.
D’où vous est venue l’idée de mettre en place cet événement pluridisciplinaire ?
Passionné des arts du monde et de richesse artistique et culturelle, Alaeddine Manoubi a toujours eu la volonté de réaliser un grand événement rassemblant la musique, le chant, la danse et la peinture pour offrir au public les meilleurs tableaux qui représentent la multiculturalité de la France, ainsi que l’énorme panel artistique présent sur son territoire. Maitrisant différents styles musicaux et ayant un beau message à transmettre, le réalisateur a pu inclure plusieurs participants de l’université Jean Monnet, de Saint Etienne, ainsi que de l’étranger. Ces artistes de nationalités et d’origines diverses venant de partout dans le monde ont pu transmettre leur énergie et leurs messages au public.
Durant la construction du projet, l’université a annoncé un appel à projet pour célébrer ses 50 ans. Avec toutes les difficultés qui se présentaient devant lui, Alaeddine n’a pas hésité à postuler.
Que souhaitez-vous faire passer comme message au travers de ce festival ?
À tous ceux qui pensent que la différence signifie séparation et éloignement, les différences culturelles ne sont qu’une richesse, et la diversité n’est qu’un moyen de rassemblement, en allant vers l’autre et en essayant de le découvrir. Nous avons prouvé cela en mariant nos musiques venant de cultures différentes, ce qui nous a notamment permis de créer des amitiés, mais aussi de belles nouvelles œuvres artistiques. L’art reste toujours un moyen d’échange et de communication pour comprendre l’autre et développer sa tolérance envers les différences.
Chacun de nous, avec son unicité, a présenté une nuance du monde.
Selon quels critères avez-vous sélectionné les disciplines qui sont représentées sur le festival ?
Les critères sont simples. Il faut en premier lieu un art permettant de transmettre une image visuelle ou sonore (musique, danse, peinture) ; par ailleurs, nous avons besoin de diversité et de mariage des styles, ces deux critères sont très importants. Nous avons en effet présenté du jazz mais aussi des danses orientales, du chant nord-africain mais aussi de la musique latine.
Certains mariages, comme celui entre musique jazz et les voix orientales, ou même la fusion d’une voix lyrique avec de la musique orientale, se sont trouvés être de belles et étonnantes fusions.
Selon quels critères sélectionnez-vous les artistes que vous mettez en avant?
Les artistes mis en avant sont principalement des amis du réalisateur qu’il a connu depuis son enfance et durant ses déplacements internationaux. Mais aussi des professionnels du monde artistiques basés dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.
La nationalité, les origines des artistes, ont également joué un rôle très important dans la sélection des artistes mis en avant. Pour vous donner une idée, énormément d’artistes et de membres de l’équipe administrative ont des origines autres que françaises. Nous avons parmi nous des artistes d’origines italienne, espagnole, algérienne, marocaine, hollandaise, suisse-tunisienne, sénégalaises, équatoguinéennes, franco-allemandes, franco-portugaises, franco-chiliennes…
Quel bilan pouvez-vous faire de cette première édition ?
La première chose que l’on retiendra est qu’un projet de cette envergure demande beaucoup de ressources : il a été coûteux pour le producteur réalisateur, d’autant plus que c’était sa première expérience avec un événement aussi grand. C’est également un projet assez fatigant qui demande une très grande préparation, où plus d’une année de préparation n’a d’ailleurs pas été suffisante à atteindre tous les objectifs fixés.
Nous avons cependant appris énormément grâce à cette expérience, ce qui nous permettra d’améliorer notre travail sur les prochains événements. L’un des résultats le plus important pour nous est d’avoir réussi à transpercer le public avec notre énergie, et de réussir à faire passer une multitude de messages positifs.
Au-delà de toutes les difficultés auxquelles on peut faire face concernant un premier événement de cette envergure, nous avons réussi à mener à bien ce projet, à montrer notre art et à participer à la propagation de certaines vertus tel que la tolérance , et la richesse derrière la différence.
Avez-vous prévu d’autres éditions de ce festival “Nuances du Monde” ?
Une deuxième édition est en effet prévue pour 2021, sans date précise pour le moment. Le projet comportera plusieurs autres éléments nouveaux et énormément de belles surprises pour le public.
Aujourd’hui nous travaillons sur notre premier album, nommé Nuances du Monde II , suite auquel une tournée est prévue dans différentes villes de France. La prochaine édition de “Nuances du Monde” ne sera donc pas présenté sous la forme d’un festival, mais elle prendra cette fois-ci la forme d’un grand concert.
Alaeddine Manoubi : « Avec tous ceux que vous voyez sur scène nous étions les Nuances du monde, et moi, parmi eux, je ne suis qu’une nuance du monde. »
Propos recueillis par Eloïse Vidalo-Merigot
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